A l’origine de ces poupées se trouve le symbole de la (re)-naissance apparu à l’enfant lors d’un rêve éveillé effectué lors d’un séjour sur une île : le haricot. Ce haricot, dont la forme s’apparente à la graine tout autant qu’au foetus. Il est entouré d’un cercle protecteur – coquille, placenta, limites posées – mais non enfermant, car l’enfant peut en sortir et y revenir à son gré.

A la suite de ce rêve, le haricot et son cercle ont été dessinés sur des galets glanés lors de promenades le long de la mer-mère… Ils continuent d’être repris sur différents cailloux ou objets ramassés au sol, au fur et à mesure des pérégrinations et inspirations de l’enfant. Enfin cette forme a également été reprise pour figurer les poupées et leur enfant intérieur.



Galets de l’île de Tinos
Céramiques du jardin du Musée Krôller Müller



Les poupées en forme de haricot sont l’enfant à différentes périodes de sa vie, de nourrisson à femme adulte, bercé cette fois-ci par les paroles qui auraient dû être celles prononcées par un bon parent et qui vont enfin pouvoir accompagner l’enfant intérieur. Elles illustrent ainsi à quel point l’adulte peut devenir son propre bon parent. Et quand il le devient, à quel point aussi il acquière le pouvoir de guérir l’enfant intérieur. Le pouvoir de se guérir soi-même.

Les poupées sont au nombre de quatre.

  • Le nourrisson : calmer les angoisses primaires
  • La petite fille : avoir le droit de dire non
  • L’adolescente : s’émanciper et prendre son envol
  • La femme : s’autoriser à vivre pleinement
  • Le fantôme : s’appuyer sur le père
  • La reconnaissance : accueillir les traumatismes du passé

Le nourrisson reçoit des paroles apaisantes et sécurisantes pour calmer sa peur et ses terreurs nocturnes.

Cette poupée tient une place spéciale, puisque ce fut la première créée afin d’aider l’enfant à lutter contre ses angoisses et ses attaques de panique. Elle est accompagnée également de paroles rassurantes brodées sur papier, toutes tirées de médiations que l’enfant écoutait inlassablement, nuit après nuit, sa poupée serrée dans ses bras. Et ce jusqu’à ce les nuits lui soient devenues enfin douces…

Le nourrisson commence à grandir et devient une petite fille. On lui accorde le droit de dire non. Et surtout, on respecte ses besoins, ses émotions… Et l’intégrité de son corps.

L’adolescente commence à se détacher de ses parents et à explorer sa féminité en toute liberté et confiance… Constamment accompagnée de paroles encourageantes et sécurisantes.

Libérée de sa prison intérieure, la femme peut enfin s’autoriser à vivre la vie qu’elle souhaite vivre. Trouver le chemin de la liberté a été un long processus et l’enfant devenue femme commence seulement à l’emprunter…. Accompagnée aujourd’hui de son ultime poupée de guérison.

Cette poupée symbolise les parôles fantômes d’un père fantôme… Et a donc pour vocation de réparer l’absence et l’abandon du père, grâce aux paroles qui peuvent enfin être dites à l’enfant.

Cette poupée fait le lien avec l’oeuvre intitulée « Stockholm #20195 ».

Tout au long de ses jours d’emprisonnement, l’enfant ne pouvait pas conscientiser l’ampleur des maltraitances subies et affronter le gouffre des souffrances ressenties. Minimiser afin de rester debout coûte que coûte…

Mais après des années de déni protecteur, elle est enfin prête à laisser sortir son chagrin. Ses pleurs sont accueillis et les traumatismes sont reconnus, étape fondamentale pour prendre le chemin de la guérison.

En cours de création